you betrayed me ∞ judas

Y'a vingt-six ans, t'es tombé sur ce gamin, un blondinet rebelle qui te rappelait trop facilement ton petit frère. Tu t'es facilement attaché à lui et il est devenu ton petit protégé. Il a rapidement pris une place importante dans ta vie. T'as fini par le regretter, c'est vrai, mais l'attachement était fait. Tu n'as pas su lui en vouloir bien longtemps. Tu ne lui avais jamais dit ouvertement qu'il était pardonné pour sa plus grosse connerie. Tu avais accordé ta confiance à ce gamin pendant près de quinze ans avant que tout par en bourrique. Tu lui portais une confiance aveugle, mais il a réussi à te briser le coeur en un claquement de doigts, en un éclair. Des mots mal placé et il avait scellé ton sort. À cause de lui, on t'a assuré la taule à vie pour quelque chose que tu n'avais pas fait. Tu n'as pas vu sa gueule d'ange depuis quinze ans, l'âge l'a sûrement rattraper. Toi, malgré tes quinze ans en taule, t'avais la même gueule de dure. Mais avais-tu toujours ce coeur d'or ? Là est la question.

Tu étais sorti de taule depuis début janvier et tu ne l'avais toujours pas croisé. S'il savait que tu étais sorti de taule, il te fuyait sûrement et c'était mieux comme ça. Des mois à penser à lui foutre la raclé de sa vie pour avoir arraché à tes filles, leur père. Pourtant, plus les jours avançaient, plus tu pensais à lui et son putain de sourire un peu niait. Il te manquait ce con. Ce petit merdeux avait fait de tes quinze dernières années un enfer et l'envie qui te prends, c'est de le prendre dans tes bras et lui dire que tu lui pardonnes. C'est vrai, tu n'as pas vu tes filles grandir. C'est vrai, tu les as tous repoussés. C'est vrai, t'es maintenant dehors à l'air libre. Le mal est fait, il n'y a aucun moyen de revenir en arrière. Tu te souviens encore clairement que tu lui as presque sauté à la gorge durant le procès et que tes derniers mots pour lui ont été aussi tranchant qu'un scalpel sur la gorge. Si je viens qu'à sortir, je vais te crever mon chien. Tu verras. Tu ne les pensais pas, tu n'aurais jamais osé lui faire du mal. Pas à lui. Loin de là, mais les émotions étaient beaucoup trop fort à ce moment là pour que tu dises autre chose. Il n'est plus venu te voir par la suite. C'était fini.

Depuis quelques temps, tu traînes dans ce nouveau pub. L'ancien te plaisait bien, mais faut croire que le propriétaire n'était pas celui qu'on croyait. Tu t'en foutais un peu, c'est vrai. Tu aimais bien le nouveau, tu y passais régulièrement depuis l'ouverture. Ce soir est un soir que tu ne t'y pointes pas, mais vu cette soirée avec Opale, tu as déplacé ta journée de congé de bar. Tu t'es pointé en silence et derrière le bar, on t'offre un large sourire de surprise. Tu le lui rend aisément accompagné d'un clin d'oeil. Ta joie disparaît aussitôt quand tu reconnais cette silhouette trop marquante. « AVERY! » Mais qu'est-ce qui te prends de hurler ? Merde, mais qu'est-ce que tu fous! Tu te jettes presque sur lui en lui agrippant la tête. Tu prends un élan et tu la plaques brusquement contre le comptoir. Tu le relâches aussitôt et craches au sol, à ses pieds. « Pauvre con! » C'est peut-être ta façon pour lui dire qu'il t'a manqué et que ces putain de mois de silence depuis ta sortie t'ont fait royalement chier.

T'avais un peu de peine que ton bar préféré ferme ses portes. Bon, les raisons étaient plutôt macabres mais t'en avais rien à faire de cette histoire. C'était l'endroit de prédilection pour te trouver des filles, des coups d'un soir, bref, pour te trouver n'importe quoi, au final. Ça manquait dans cette ville et malgré le nouveau bar en ville, t'avais peine à trouver un endroit où faire ce que tu faisais ; du marchandage. Et comme si le dieu des cons avait entendu ta prière, le p'tit rejeton de la famille du maire décide d'ouvrir son propre établissement. C'était l'endroit rêver pour chasser. T'y passais presque toute tes soirées quand tu ne bossais pas avec les filles, et tu commençais à bien t'entendre avec ce Ethan, même si il te trouvait particulièrement lourd. "Allez Ethan. Tu peux pas dire non à ça ! Tu gagnerais un maximum d'argent et en plus, personne ne serait au courant...Sauf mes clients évidemment." Il te fait signe que non. Évidemment, il est trop frileux pour tenter quoique ce soit. Mais tu l'avais visiter cette maison. Même si le premier étage était dédier au pub, il y avait tout un étage au dessus, avec des chambres, qui pouvait être une véritable mine d'or.

Bref, t'allais quand même essayer de le travailler ce con. Quand il allait voir le paquet d'argent que tu gagnais, il allait peut-être changer d'avis. Il ne t'accorde plus aucune attention après que tu aies commandé ta bière. Il savait que t'allais insister et toute raison était bonne pour s'éloigner de toi. Tu soupires. T'en a marre de prêter ton appartement pour les contrats. Bon, la plupart faisait venir les filles chez eux, mais ceux qui avaient des femmes, des enfants ne pouvaient pas se le permettre, et fallait le dire ; ton propre lit commençait à te dégoûter même si ta femme de ménage le lavait méticuleusement après chaque rendez-vous.

Tu te perds dans tes pensées, tu essaies de trouver une solution au moins temporaire à ton problème de chambre lorsqu'une voix que tu reconnaîtrait parmi milles te glace les sangs. T'as même pas le temps de te retourner que ton visage se retrouve écraser contre le zinc. MERDE. T'as tout fait pour l'éviter et le voilà qu'il te tombe dessus aussi facilement. Il était beaucoup trop tard pour fuir. T'allais crever là, comme un imbécile. Même si il te lâche, tu restes contre le bar sans bouger, comme un chiot tétanisé. Tu t'aurais presque pisser dessus si il t'avait tenu plus longtemps. "Hey...Murdoch ! Putain t'as l'air en forme !" T'aurais pas dû dire ça. Tu vois une drôle de lueur dans son regard lorsque tu te redresses doucement, comme si tu essayais de sortir d'un piège à ours. Un rapide balayage du regard te permet de voir qu'il ne semble pas armé. Mais c'était Murdoch; il n'avait pas besoin d'arme pour te faire du mal.  

C’est fou comment ce petit con pouvait te créer une putain de tornade de sentiments. Mitigé entre la haine et la joie de le voir. C’est assez complexe à gérer. T’avais appris à rester calme en taule, mais tu ne l’étais plus.Tout semblait vouloir refaire surface. Tout se montrait en un seul coup. Tu avais perdu l’idée de le recroiser. Tu savais bien qu’il était encore en ville mais tu ne l’avais pas croisé. À croire qu’Il faisait tout pour t’éviter. Il était assez futé pour y avoir pensé. Il te connaissait assez bien. Il avait détruit ta famille en foutant tout en l’air. Tu lui en voulais de t’avoir fait vivre ça. Ces quinze ans en taule t’ont donné le temps de ruminer plusieurs idées que tu pourrais lui faire. Mais une fois face à lui, tout change, ça n’a aucun sens.

Sa tête sur le comptoir. L’impulsivité avait pris le dessus. HA! Putain que ça fait du bien ! Tu tires ta lèvre inférieure vers l’intérieure avec ta langue et tu passes une main agressive dans tes cheveux. Ça te démange, c’est le dilemme. Impossible de choisir quoi faire. Tu arrives à respirer calmement, mais il ouvre sa gueule l’imbécile. Tes traits se tire avec la colère. Il en fait trop là. Tu lèves le regard et fixe vers la porte avant de prendre un élan en donnant un coup de pied sur le tabouret sur lequel il était assi. Tu écoutes le vacarme du banc qui heurte le sol avant d’agripper le blondinet par les cheveux pour lui donner un bon coup de genoux. Tu t’accroupis à sa hauteur avant de renifler. Tu glisses un doigt sous ton nez, les avant-bras contre tes genoux les mains dans le vide. « Qu’est-ce que tu en penses maintenant ? Je suis en forme? » Tu viens lui écraser la tête contre la paroie sous le comptoir et te rapproche à nouveau pour lui parler de plus près. « Toujours la même p'tite gueule de traître. »

Woh! Murdoch! Qu’est-ce que tu fais là? Il se passe quoi dans ta tête pour que tu ne te sois pas arrêté au zinc ? Merde. Tu perds la tête. Tu penses à Peyton… Au fait qu’elle suit tes traces… Si tu avais été là, les choses seraient différente, tu le sais. Tu ne l’aurais pas laissé tomber dans ces mauvais travers et c’est peut-être ça que tu rejettes sur lui. C’est à lui ou à toi que tu en veux ? Tu lui faisais confiance, il a tout fait planter. Cette fois, tu le maintenais en place. Tu craches tes mots comme si tu ne les appréciais pas toi même. « T'as quand même pris onze ans avant de tout bousiller. » Tu tapotes à trois reprises sur sa gueule avant de te lever et te comander un verre. Tu restes debout face au comptoir.