murdoch espinosa ∞ out of jail

numéro un Tu viens d’une famille sans trop grand plaisir. Au départ, t’étais seul, gamin en retrait, même passé tes six ans, même après l’arrivé de ton petit frère. Ton père toujours au qui vive, ce flic de merde qui ne savait pas faire la différence entre le bien et le mal et qui profitait de tout et de tout le monde. S’il pouvait avoir une petite vite de la petite adolescente qui fume un joint, il sautait sur l’occasion. Votre mère a perdu la vie en donnant naissance à ton cadet et c’était bien avant ça que ton père a dérapé. numéro deux Ton frère a toujours été le centre de ton univers étant jeune, t’en as prit des coups pour que ton père ne lui touche pas. Tu en as prit des brûlures pour qu’il puisse sortir rejoindre des amis au parc. Putain, tout pour lui donner une vie un peu plus normal. Il trouvait malgré tout le moyen de s’en prendre à lui sans que tu ne le vois. Les cris, les hurlements, c’était la guerre entre lui et toi à tous les soirs. Toi, t’allais en prendre, tu en prendrais, mais hors de question qu’il touche à ton frère, tu n’arrivais jamais vraiment à le sauver de tout, mais tu pouvais au moins lui offrir des moments tranquilles, normal. Ta gueule elle en a prit, ton arcade sourcilière trop fréquemment abimé. Quatorze ans et déjà trop de cicatrice sur ton corps d’ado. numéro trois À quatorze ans, avec des potes, vous avez un peu prit les rênes de l’école et des rues. Un nom qui vous a imprimé comme des voyous. Ce terme : voyou, il te faisait sourire et te donnait des frissons. Vous êtes de la racaille. Vandalisme, conneries par dessus conneries, tu ne te souviens pas le nombre de fois que tu as fracassé les fenêtre de l’école, ou encore crevé les pneus des adultes qui vous faisait chier. Vous n’avez jamais eut peur de vous afficher, vous les Backstreet kids, de vrais ados rebelles. T’en as fait hurler ton père de flic. Oh putain ouais, ça lui donnait trop d’attention, mais tout ce que tu faisais, c’était agrandir le groupe, prendre plus de membres. Tout pour te retrouver avec une voix en ville avec tes potes. Tu tenais les rênes, c’est vrai, mais c’était VOTRE groupe, encore aujourd’hui, c’est ce nom qui te colle à la peau. Même en taule. numéro quatre T’as trouvé le moyen de faire des études, t’as trouvé le moyen de te rendre jusqu’à l’université putain! Des études en chimie ! En science! Toi le gars le plus physique de ton épopé en cours. T’as fini diplômé comme un con. T’as un putain de Doctorat en biochimie et tu en as un en chimie. T’as fait les deux en même temps, comme un fou. Ton cerveau a su en prendre de l’information. T’as fini le meilleur de ta formation, connard! T’as fait de l’argent assez facilement, sans même te casser la tête. Tu pouvais rire en pleine gueule de ton père, tu pouvais le tuer sans même que personne ne le découvre. Tu ne l’as pas fait, tu n’as jamais été un tuer, mais tu t’es lancé dans les drogues, un pure plaisir, t’as sorti cette drogue qui s’est mise à circuler entre les doigts des Backstreet Kids et encore aujourd’hui ta formule circule, même après quinze ans en taule. numéro cinq À vingt-cinq ans, t'es revenu sans prévenir à la maison pour voir comment allait ton frère et tu es tombé nez à nez avec ton frère complètement défoncé et saoul. Il était près à s'en prendre à toi comme si tu étais un étranger. Tu t'es battu avec ton père, les assiettes ont volé, les coups ont fusé. Ce qui a surtout planté, c'est ce couteau à steak que ton père t'as enfoncé dans le torse pour te faire taire. C'est au moment ou tu tombais au sol que ton frère est entré. Il t'a sauvé la vie et résultat, ton père est mort et c'est bien mieux comme ça. numéro six Deux ans plus tard, t'as cette meuf qui débarque devant chez toi, un bébé sur les bras. Elle te l'a carrément foutu dans les bras, t'as frappé en pleine gueule et a foutu le camp. Elle t'a abandonné, tout comme elle a abandonné ton fils. Ce n'est qu'à l'âge de deux ans qu'elle revient dans tes filets. En fait, c'est toi qui a fini dans les siens. Putain, elle a trouvé le moyen de jouer la comédie et te faire croire qu'elle regrettait tout, qu'elle voulait une vie de famille avec vous. Quel mensonge. numéro sept Ton gamin à sept ans, tout semble bien aller, mais en fait, t'as sa mère, Noora qui t'attend de pied ferme à la maison avant que ton fils ne rentre de cours. Elle est là à te menacer avec un couteau. Elle l'agite devant toi et réussi même à te couper la peau de la main. Elle te dit de quitter la maison. T'as jamais pu remettre les pieds, pas même pour tes affaires. Tu t'es pointé quelques jours plus tard à la fin des cours pour lui dire que c'était fini avec sa mère, qu'elle l'avait foutu à la porte et c'est là que cette promesse est sortie : Je ferai tout pour te récupérer. numéro huit À travers les années, tu es tombé sous le charme d'une jeune brune, la beauté incarnée. La différence d'âge fut marqué, mais tu l'aimais tant que tu ne pouvais pas te défaire d'elle. Merde, tu t’es rangé, t’as tout fait pour te ranger au moins. T’avais ce que t’aurais jamais cru avoir. Elle t’aimait, elle, jeune et magnifique s’accrochait à un vieux loup comme toi. T’as cru que tout irait bien, que cette petite vie rangée ne pouvait être dérangée. Pourtant, quelques coups à ta porte. T’y portes pas attention, tout ce qui t’importe c’est ta fille et son sourire qui te fixe. Si seulement tu avais su. T’es resté là debout en fixant les policiers qui ne partiraient pas sans toi. Merde, tu les vois la repousser, elle finit au sol, tu serres les dents, tu n’as pas envie d’offrir un spectacle d’horreur à ta fille. T’as attendu hors de la maison avant de flanquer un coup de tête à celui qui avait osé faire du tort à ta fleur. Les coups ont suivit, t’as tout de même fini à l’arrière de la voiture de police, amoché, la gueule en sang. Merde, ta petite vie venait d’être bousillé. numéro neuf Quinze ans en taule putain ! Quinze ans ! Tu l'as repoussée, merde t'as été violent, sans pour autant la toucher vu cette vitre entre vous. Tu ne pouvais pas la laisser vivre à nouveau ce qu'elle avait vécu avec son grand-père. Tu savais que tu devais rester là toute ta vie. T'avais beau être innocent, on te croyait coupable, tout allait contre toi. Tu ne pouvais rien y faire. Durant tes quinze ans de prison, tu t'es fait un nom et personne ne semblait avoir des plans contre toi. Tous avaient peur de toi, pourtant, tu n'avais pas l'intention de faire peur à qui que ce soit, tu voulais simplement être tranquille. numéro dix Y'a une semaine, ton avocat s'est pointé, lui que tu n'avais pas revu depuis quinze ans. Il était à la retraite maintenant, abîmé, une jambe et un oeil en moins. Après ton entré en taule, il s'était engagé dans l'armée, ça ne l'a pas fait pour lui. Il est venu avec sa fille, qui avait reprit la ligne à New York. De nouveaux développement sur ton cas. Putain, on te déclarait innocent. Putain, après quinze ans ! QUINZE ANS ! T'es sorti le deux janvier, le lendemain de ta fête. Tu sortais de taule merde !